Chroniques des années noires

 


Chroniques des années noires de Kim Stanley Robinson

Résumé :

Quelle aurait été l’histoire du monde si l’Europe chrétienne avait disparu au Moyen Âge, ravagée par la peste ? Le Moyen-Orient et la Chine seraient devenus les civilisations dominantes, découvrant l’Amérique, inventant le chemin de fer et l’atome, se faisant la guerre…

À travers les destins de trois personnages – un sentimental, un révolté et un intellectuel –, Kim Stanley Robinson dépeint de façon étonnamment réaliste sept cents ans de l’histoire d’un univers foisonnant, où les aventures individuelles se mêlent à la trame historique et se répondent à travers les siècles et les continents.

Mon avis :

Une de mes meilleures lectures de l'année !

Que serait devenu le monde si la population européenne avait disparu presque entièrement lors de la grande épidémie de peste ? Sur plus de 700 ans et avec 3 personnages récurrents qui se réincarnent ensemble, nous allons découvrir une réponse à cette question.

Il y a tellement à dire sur ce roman, tant sur le fond que sur la forme.

Divisé en 10 parties qui avancent dans le temps, nous allons retrouver chaque fois nos 3 personnages du début, bien différents, qui font partie de la même famille d’âmes. Chaque partie a ses spécificités niveau de l'écriture et de la mise en page et c'est très agréable !

J’ai adoré ce concept et les voir évoluer au fur et à mesure de leurs incarnations, sentir la difficulté de corriger leurs défauts, braver leur découragement pour continuer à avancer. B, K et I sont donc les personnages principaux, on les reconnait bien dans chaque partie, malgré qu'ils changent de sexe et de nationalité. Les personnages secondaires de leur famille d'âmes sont présents de manière plus lointaine mais on les reconnait aussi.

L’histoire en elle-même est très intéressante. Voir qu’en « enlevant » une civilisation, certains événements se produisent quand même semble plausible. L'histoire prend cependant des tournants différents et évolue d'une autre façon, pas nécessairement meilleure mais pas nécessairement pire.

L’auteur fait passer, par le biais de ses personnages, diverses critiques de la société et des religions, toujours de manière respectueuse. Les droits de la femme sont à de nombreuses reprises évoqués et critiqués, nos personnages vont en tout cas donner beaucoup pour arriver à faire bouger les choses !

Malgré la densité de ce roman, il se lit tout seul tant il est accrochant et intéressant !

Je me suis sentie si triste de quitter B, K et I, et leur univers. Pour moi, s'il y avait eu encore de nombreux chapitres à ce roman sans qu'il n'en devienne lassant.

L’humain est-il condamné à reproduire toujours le même comportement malgré les différences de culture ? C'est sur cette réflexion que nous laisse l'auteur, avec également le fait que des individus existeront toujours pour améliorer de manière générale le monde.

Je remercie mille fois Laure Peduzzi et les éditions Pocket imaginaire pour cette splendide découverte qui fut un coup de coeur !

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