Trois semaines


Trois semaines de Henri Granger
 
Résumé :
 
Chaque phrase est savamment étudiée, chaque mot est pesé et le tout est un délice littéraire.
Henri Granger manie la plume ou ses plumes avec l’habilité d’un danseur étoile.
On lit chaque combinaison de mot comme on dégusterait un dessert.
C’est une belle introspection de la vie de l’écrivain, de la peur de cette fameuse « page blanche » qui hante tout ceux qui s’attellent de près ou de loin au difficile art de l’écriture.
On découvre la pensée parfois anarchique et en souffrance de l’homme de lettres.
La magnificence des lettres écrites à son épouse, riches de sensualité à la limite de l’érotisme, sont autant d’îlots dans les raisonnements du personnage principal de ce roman.
Les protagonistes ont des caractères à la psychologie bien distinct les uns des autres.
C’est aussi une grande souffrance que nous révèle Henri Granger.
Le tourment de tout créateur, les douleurs de l’enfantement sont l’apanage de l’écrivain, du peintre ou du sculpteur.
Car la créativité n’est pas anodine, ni exempt de difficulté.
Le doute, ennemi premier du créatif, celui qui peut vous faire plonger ou au contraire vous aider à rebondir.
L’incertitude, rusée au pelage roux qui s’insinue dans l’esprit et fait barrage au fleuve lisse de l’encre qui s’égare sur la page est très présente dans ces pages.
C’est une vision sans concession du milieu littéraire, des rapport auteurs/éditeurs.


Mon avis : 

Un roman très intéressant.

Gilles est écrivain, mais son inspiration n'est plus là. Sa femme et son éditeur se tracassent pour lui et l'envoient chez une connaissance de l'éditeur pour qu'il se ressource et retrouve sa créativité. Un long combat va s'engager entre Gilles et le démon de la page blanche.

J'ai beaucoup apprécié ce livre. Les personnages sont complexes et riches. Gilles est un auteur torturé, mais qui écrit des lettres magnifiques à sa femme Isabelle. Il a vécu un passé douloureux et lutte contre ses démons intérieurs.

La structure du roman est très bien construite. Non seulement les chapitres courts donnent un bon rythme de lecture, mais l'écriture est très fine et très belle, ce qui donne envie d'avancer dans l'histoire.

J'ai senti, avec Gilles, toute la difficulté de la création d'un livre, qu'il doit sortir de ses tripes. C'est un combat contre lui-même, et même si je me doutais que l'écriture n'était pas un processus facile, j'en ai eu un bon aperçu avec ce roman.

La fin est surprenante, et j'ai du relire un peu en avant car je ne m'attendais pas du tout à cette révélation ! Cet aboutissement est bien réalisé, car on referme le livre sans questions et avec un sentiment de sérénité.

Je remercie Cécile Langlois de m'avoir envoyé ce roman du catalogue de sa maison d'éditions LC.

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